10 questions à… Céline LARUELLE

1- En France, quel est l’impact environnemental du bâtiment ?
Le bâtiment représente près de 45 % de la consommation énergétique et plus de 25 % des émissions de gaz à effet de serre. À toutes les étapes du cycle de vie du bâtiment, matériaux utilisés, phase chantier, exploitation ou fin de vie, l’impact environnemental est très important.
2- Rénover le parc existant ou bien construire ?
Quelle est la bonne stratégie ?
Dans l’idéal, il ne faudrait rien construire du tout ! Pour améliorer les performances du parc existant, des programmes existent mais il y en a moins car la rénovation s’avère difficile à mettre en œuvre. En revanche, il faut tâcher d’être exemplaire sur le neuf.
3- Qu’est-ce que le programme OBEC, dont vous aviez la charge ?
Pour accompagner l’expérimentation nationale des Bâtiments à Énergie Positive et Réduction Carbone, l’ADEME a lancé ce programme. Concrètement, des dispositifs de soutien financier ont été déployés pour permettre l’évaluation de l’impact environnemental des bâtiments neufs.
4- En tant que chargée du programme OBEC, quel a été votre rôle ?
Dans les 13 régions administratives françaises, j’ai missionné 13 bureaux d’études pour réaliser des calculs sur des bâtiments existants, accompagner les candidats à l’expérimentation et déployer de l’animation autour du label ainsi que de la future RE2020.
5- Quel rôle le label E+C- a-t-il joué dans cette expérimentation ?
Ce label est un véritable cap. Les candidats à l’expérimentation n’ont pas forcément cherché à obtenir les niveaux E4 et C2, c’est-à-dire les meilleurs résultats pour les volets « énergie et bas carbone ». Pour autant, en qualité de référentiel exigeant, le label E+C- a été moteur.
6- Quelles ont été les motivations des candidats ?
Inscrite dans une démarche volontaire, l’expérimentation leur a permis de monter en compétence dans leur volonté de réduire leur impact environnemental. Ils bénéficiaient de l’accompagnement des bureaux d’études régionaux, avec l’ADEME en support.
7- Ont-ils été nombreux ?
Pour accomplir des analyses statistiques très fines, on en voudrait toujours plus ! Toutefois, 149 bâtiments tertiaires ont participé à l’expérimentation. Il y a eu 270 bâtiments de logements collectifs et 620 maisons individuelles ou accolées.
8- Au regard du label E+C-, les projets ont-ils obtenu des résultats satisfaisants ?
Sur le volet carbone, les résultats ne sont pas très bons. Une marche reste à franchir. En revanche, les résultats sur le volet énergétique ont été davantage satisfaisants, notamment grâce aux matériaux biosourcés ou aux efforts menés pour améliorer l’isolation.
9- Le programme OBEC a-t-il atteint ses objectifs ?
Entre les bureaux d’études, les architectes, les aménageurs et tous les métiers liés à la construction, on estime que le programme a touché environ 1 500 personnes. On peut donc dire que, grâce à la montée en compétence de ces acteurs, l’objectif d’OBEC est atteint.
10- Quel est l’avenir d’E+C- ?
Parce qu’il était un tremplin pour permettre la définition de la RE2020, le label a vocation à disparaître. Au final, il aura permis aux acteurs de la construction et à l’État de prendre les deux années qu’il fallait pour fixer le bon niveau d’exigence quant à la future norme.
* ADEME : Agence De l’Environnement et de la Maîtrise de l’Énergie.